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Sonnez, trompettes de Jéricho !
De sombres desseins animent déjà
L'essaim noir en place,
Dague levée vers la chair tendre
Des doigts de Marie,
Qui implorent en vain
Leur mansuétude...
La nature n'a point d'états d'âme
Et pendant que la rose se pâme
L'été assassin aiguise ses couteaux
Dans un vif tournoiement de cape
Au milieu de l'arène écrasée de soleil !
Marcek
Chatte
Chatte soleil, chatte plume
Au fin duvet sous le poil bleu
Chatte persane
Qui se love
Au coin de mon coeur amoureux
Chatte, une invite à la paresse
Gorge ronronnant sous mes doigts.
Mais soudain vite
Tu te dresses
Tigre en miniature, aux abois
Pour une plume qui volette
Un vent léger
Dont tu t'inquiètes
Queue battante, oeil en émoi.
Quand ton agitation s'estompe
Tu reviens, blottie contre moi
Et ton bruit de gorge prolonge
La caresse née de mes doigts.
Marcek
Mon île tu es là, au profond de mon coeur
Aux frimas de l'hiver, je songe à ta douceur
A l'arbousier feuillu aux beaux fruits orangers
Aux myrtes parfumées en leur gloire dressées.
Le cyclamen léger fleurit en nappes roses
Tout au long des chemins où l'ombre se repose.
Et, débordant des murs, les pétales soyeux
De la bougainvillée éblouissent nos yeux.
Quand les cistes joyeux, en cascades profuses
Dévalent des coteaux jusqu'à la route, fusent
En bouquets de satin, en robes d'apparat.
La nature pour nous, exhibe ses appâts.
Les plantes du maquis rendent grâce au soleil
Qui hume doucement leurs senteurs au réveil,
Puis, dardant ses rayons sur les feuilles offertes
Extrait tous les parfums des corolles ouvertes.
La mer bat les rochers de ses flots éternels
Là-bas à l’horizon, on voit brûler le ciel.
La symphonie du soir peut alors se jouer
Aux splendeurs du couchant, sur l'île de Beauté.
Marcek
